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Pause hivern’âne

Nous quittons Borrassa pour Port Aventura, près de Tarragone, où nous passons l’anniversaire des 4 ans de notre chérubin (19 octobre). Les grands-parents d’Eliot nous y accompagnent. Un parc d’attraction avec de multiples animations pour les petits, quelle joie. Cela dénote avec les jouets du voyage, mais un peu de modernité ne fait pas forcément de mal.

Ensuite, nous prenons la direction du Delta de l’Ebre pour découvrir la maison de Claudy, un ami. Une résidence très simple qui correspond à l’esprit de notre voyage : sans eau courante, ni électricité. Cela nous rappelle la valeur des gestes très simples comme ouvrir un robinet ou peser sur un interrupteur. Après quelques aménagements, nous pouvons y vivre avec un peu de confort et certainement y passer l’hiver.

L’envie de se poser quelque part, dont nous parlons dans notre dernier article, correspond étrangement à une crise dont parle le dernier numéro du magasine Carnet d’Aventure (que l’on vous recommande vivement : www.expemag.com ) : dans les années sabbatiques, il y a très souvent une crise après 6 mois avec l’envie de faire un break, de se poser, de cuisiner… Tiens tiens…

La maison se situe près de Tortosa à une dizaine de km de la mer. Au milieu des oliviers, nous sommes en plein cœur de la nature. Nos quatre poules se promènent en liberté autour de la maison. Nos ânes ont un immense parc où l’herbe commence à pousser grâce aux quelques averses qui ont traversé la région. La nuit de samedi dernier (19 nov.), nous avons eu un orage terrible et une forte pluie toute la nuit. La rivière en bas de la maison, à sec toute l’année, s’est engorgée et a coulé à flot, rendant impraticable la route qui la traverse et arrive à notre maison.

Malgré cette pluie, la météo est très clémente dans ce coin, le Delta possède un microclimat plus doux que le nord de l’Espagne. Le soleil a vite fait de réchauffer l’air.

Nous avons fait une virée vers le Delta de l’Ebre pour voir la mer et même nous y baigner le 1er novembre. Il y a une réserve naturelle où nichent une multitude d’oiseaux. L’on y cultive le riz, l’orange, la mandarine et d’autres légumes. Un peu plus loin,  on quitte la platitude du Delta pour se diriger vers les montagnes et là commencent les champs d’oliviers à perte de vue. Les montagnes ne sont pas loin et leurs crêtes, garnies d’éoliennes, culminent à 1’000 m.

Nous profitons des arbres qui nous entourent pour faire de l’huile d’olive. C’est toute une expédition. Tout d’abord il faut débroussailler et tailler la base de l’arbre. Ensuite, poser un filet au sol et, à l’aide de peignes spéciaux ou de nos mains, enlever les olives.

Celles-ci sont réunies au milieu du filet et entassées dans les sacoches des ânes. Et oui, ce sont eux qui vont transporter les 150 kg de fruits jusqu’à la maison, car le terrain est grand. A la maison, les olives sont triées et réunis dans des cageots. Quelques jours après, nous les apportons au moulin.

Alors le processus de l’extraction de l’huile commence : concassage des olives, brassage, mise sur des plateaux ronds en osier superposés et pressés pour en extraire l’huile, séparation du jus aqueux et de l’huile. Une fois à la maison (environs 24 litres), il faut encore attendre 3semaines pour la consommer, afin qu’elle  perde son acidité. Une expérience très intéressante dont on se souviendra longtemps, mais surtout à chaque fois que Sonia va cuisiner avec de l’huile d’olive, le geste sera emprunt de toute une histoire.

Nous avons repris notre vie sédentaire et aussi les activités qui vont avec : travaux de la maison, jardinage, bricolage, cuisine et entretien des 130 oliviers, euh pardon des 131 Oliviers, mais le dernier demande un entretien différent !!! Eliot a pris ses aises dans ses quartiers d’hiver et cela a l’ai de très bien lui convenir.

Un grand merci à Claudy de nous permettre de vivre cette belle expérience dans ta maison.

Un grand merci à Gertie pour les divers services que tu nous rends.