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L’aventure se peau fine

Comme on l’avait prédit, il faut  bien 3 à 4 semaines pour que les choses se mettent en place. Les aventures continuent. Mais le moral est excellent, la relation entre nous va pour le mieux, Eliot joue avec tout ce qu’il trouve, les ânes prennent un peu trop leurs aises…

L’arrivée en France se fait par 7 km sur le bord de la départementale avant et après St Gingolph, ce qui n’est pas du tout agréable, même si nos braves ânes se tiennent docilement sur le bas côté de la route 90 km/h.

Les ânes

Toutefois, nos ânes ne sont pas toujours braves. A plusieurs reprises, ils ont fait de belles évadées. Une matin d’abord, à 7h, la voisine nous demande si nous sommes réveillés. Du coup, oui, et elle nous annonce que nos ânes sont sortis de leur enclos et pâturent dans le jardin. Le problème, c’est dès qu’Olivier les approche, ils partent au pas de course. Sonia et Eliot viennent à la rescousse et nous arrivons à les coincer sur le chemin, Olivier d’un côté, Sonia et Eliot de l’autre. Vers 8h, nous retournons à la tente, tout réchauffés malgré la fraîcheur matinale. En fait, nos ânes, surtout Basil, passent la tête sous la ficelle du bas (malgré 2 hauteurs de fil), et avancent petit à petit, jusqu’à ce qu’ils arrivent à sortir. Ils l’ont refait ailleurs.

Pour parer à ce problème, nous avons choisi pour la suite le piquet à visser en terre et la chaîne pour chacun. Comme cela, ils ne se chicanent plus pendant la nuit et ils ne peuvent plus se sauver.

Nos ânes se font aussi la belle en plein jour. Nous savons qu’il ne faut pas lâcher Apollon, car il broute tranquillement, sans regarder après nous, et s’enfuit dès qu’on l’approche. Par contre, si nous lâchons Basil, il faut bien tenir Apollon,  car à deux reprises, il s’est arrangé pour tirer sur sa longe et s’évader. Et les voilà qui courent sur le chemin, nous à leur trousse. Une fois les ânes attrapés, c’est le GPS qui tombe du sac au moment de l’échappée. Ouf, on le retrouve.  Il y a toujours plus de peur que de mal, mais c’est très embêtant et il faut faire preuve de ruse et de patience pour les coincer.

Pour la suite, nous remarquons que Sonia va mieux avec Apollon et Olivier avec Basil. Les ânes et âniers ont un peu leur préférence.

La blessure d’Apollon se guérit bien. Pour ces 2 semaines en France, nous avons opté pour deux sacs Ikea, attachés par une sangle, sur la couverture pliée en deux, à l’arrière de la plaie. Comme cela, Olivier garde le sac à dos pour la sieste d’Eliot et Sonia porte quelques affaires dans le petit sac. Pour la suite, nous allons pouvoir remettre le bat, car en le mettant un peu sur l’arrière, il ne touche pas la plaie et elle peut rester à l’air pour se soigner.

A Puplinge, nos ânes font la connaissance de Céline, l’ânesse à Edwin (désolée pour l’autre Céline) et des chèvres. Tout se passe au mieux.

Les sentiers et les rencontres

Après avoir longé la route pendant 7 km vers St Gingolph, nous avons eu notre dose et décidons de grimper sur les hauteurs, 600 mètres de dénivelés assez directs dans la forêt qui n’en finissent pas, surtout qu’Eliot a décidé de faire la sieste à ce moment-là, sur le dos d’Olivier. Mais c’est un très joli chemin, et surtout pas de voiture. En arrivant en haut, on se rend compte que Basil a perdu un parapluie. Olivier redescend un bout et Sonia, qui a froid, essaye d’allumer un feu pour faire un thé. Mais le bois est mouillé par la pluie et Eliot est tout grinche après sa sieste…  pur instant de solitude frileuse.

Nous arrivons à Tollon-les-Mémises, souvenir de la fameuse radio branchée de notre jeunesse. A la sortie d’un hameau, un couple s’arrête à notre hauteur et nous demande s’ils peuvent nous prendre en photo. La conversation s’engage. C’est le mardi, jour gris, humide et froid. Alors que nous parlons de notre campement, Sylvie et Gilles, nous proposent de venir loger chez eux, à 500 mètres. Elle nous fait rapidement visiter, en montrant où mettre les ânes, lui fait une flambée dans la cheminée et ils nous laissent la clé car ils ont un rendez-vous à Thonon. Et bien chapeau et merci. Nous sommes heureux, au chaud, au sec, alors que le lendemain, l’eau des ânes est gelée.

Le soleil réapparaît, avec une bise bien fraîche. La suite du chemin se fait sur les hauteurs, avec parfois une superbe vue sur le Lac Léman. Les chemins sont magnifiques, le plus souvent des sentiers caillouteux, dans la forêt. La température est idéale pour marcher, un coin à l’abris de la bise est souvent trouvé pour pique-niquer. Le soir nous avons toujours eu un lieu où planter notre tente.

Des rencontres aussi merveilleuses que généreuses nous donnent de la chaleur et du courage. Une famille qui vient nous apporter du sirop et des biscuits et nous propose sa salle de bain alors que nous campons dans le pré à côté. Un couple, à l’entrée d’un village, vers midi nous offre leur pain tout frais alors que nous leur demandons simplement s’il y a une boulangerie au village, et il rajoute des bouteilles d’eau, Evian évidemment. Ces enfants qui viennent discuter avec nous, alors que nous mangeons sur la place de jeu de leur école. Ces gens qui acceptent que nous campions sur leur terrain, avec nos ânes à côté. Le camping qui nous laisse le pré de leur cheval pour 3 nuits. La famille qui nous héberge chez eux pour une ou plusieurs nuits. A tous ces gens rencontrés : de tout cœur MERCI.

Nous avons aussi eu des visites à domicile. 3 nuits de repos dans un camping juste après Thonon nous font du bien et nous retrouvons le lac. Les nanas de Sonia sont venues vendredi pour un souper à Thonon-les-Bains. Grand moment de retrouvailles, même si ça fait 2 semaines que nous sommes partis. Le temps prend une autre dimension en voyage pour ceux qui partent, comme pour ceux qui restent. Carina et famille sont restés pour tester leur tente achetée la veille à Thonon. Martine et famille arrivent le lendemain dimanche pour nous laisser Jane qui marche avec nous quelques jours. Eliot a eu une belle compagnie pendant ces 6 jours. Les ânes aussi, car Jane est très douce et sait y faire avec les ânes.

Nous arrivons à Puplinge dans le canton de Genève mercredi 20 avril et y restons jusqu’à dimanche matin. Sonia se remet gentiment de son angine à streptocoques, sans doute reçue d’Eliot avant le départ. Le médecin le confirme vendredi matin et prescrit des antibiotiques. La fête de famille du Vendredi saint passe très vite, mais c’est très sympa.

Nous repartons dimanche vers Juvigny. Cette fois, nous sommes en France pour un bout de temps. Apollon a repris son bât et ça a l’air d’aller, il faudra suivre cela de très près.