Compagnon’ânes

Parole aux ânes :

Après quelques jours d’une bonne herbe tendre à St Hilaire avec 3 autres comparses à grandes oreilles, nos âniers reprennent le chemin. Ils font moins de bêtises. A part nous faire descendre une montagne  pour monter peu après sur la côte d’en face.

Un soir, notre guide nous plante dans un pré et part. On ne le voit plus. Tout d’un coup, deux coups de feu retentissent juste à côté. Olivier accourt pour dire qu’ils dorment un peu plus loin. Le gars affirme qu’il a le droit de tirer des ragondins qui lui mangent ses cultures. Ils ont eu bien peur.

Un peu plus loin, il nous font traverser une grande ville. Jamais vu autant de voitures et d’immeubles. Quelle folie mes ânis. Pas un coin d’herbes à brouter. Mais là au moins, les gens nous comprennent, nous les ânes. Ils nous plaignent du poids que l’on porte, pas comme dans les campagnes où les gens trouvent cela normal.

Bon, nos maîtres, on les aime bien. Surtout le petit qui nous fait de gros câlins. Il nous confie des secrets en nous caressant les oreilles. Même une fois, le gamin nous a filmé en nous demandant de raconter quelque chose.

Nos maîtres nous font plus confiance et nous leur rendons bien. Ils nous laissent brouter un peu sans être attaché. Ma foi, nous ne voulons pas partir, pour aller où ? Nous sommes perdus sans eux. Même qu’ils sont d’accord de lâcher un de nous à tour de rôle pour donner la main au petit qui marche. Bon, ils ne nous lâchent pas encore les deux, mais ça viendra peut-être…

Un jour, Olivier nous laisse enchaînés à côté de succulentes salades. C’est un supplice trop tentant. Lui qui se croit plus malin que nous a mal fixé le piquet. Nous profitons qu’il s’éloigne pour aller croquer la tendre laitue. Il se fait bien réprimandé par le propriétaire du camping.

Basil : « Une autre fois, mon bon maître a voulu me faire passer dans une rivière. J’ai vite compris l’arnaque, car nous n’étions même pas bâtés. Il voulait nous tester, alors j’ai  mis les pieds dans l’eau sans faire d’histoire, pour que ça aille plus vite. Apollon nous a suivi. Mais moi, je l’ai bien eu, car j’ai fait mes besoins dedans. Il était tout embêté, surtout la pitchoune qui faisait la mou et s’excusait auprès des gens qui nous regardaient. Ca leur apprendra à nous mettre dans l’eau pour le plaisir. »

Apollon : « Le maréchal ferrant est venu enfin voir mon sabot, qui est devenu un peu sensible. Un trou s’est formé là où j’ai eu mon abcès avant de partir en voyage. Heureusement, sur les conseils de Sébastien (merci maréchal), mon maître me met du goudron de Norvège pour consolider la paroi. Le lendemain, je m’écorche le sabot sur une caillasse et, grâce au goudron, mon sabot ne me fait pas trop mal. »

Basil : « A présent que nous sommes en plaine, nous sommes tous les deux dans un parc de rêves, immenses je vous dis, avec pleins d’ombre. Nous pouvons prendre quelques jours de repos bien mérités. Même que c’est notre maître qui doit marcher pour nous trouver. »

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