La montagne racontée par les ânes

Basil : « Ce matin, nos maîtres ont décidé de monter au col des Nantes. Quelle montée mes ânons, même un bourriquot peu chargé comme cette fois a de la peine à monter. Et c’est pas le tout, mais une fois en haut, on a à peine le temps de brouter quelques touffes d’herbes sous le vent bienvenu que nos humains veulent redescendre.

Bon, ça va, le petit marche un peu, j’ai moins de poids et on va moins vite. Après la pause, mes aïeux, ils nous prennent pour des chamois. Le problème, c’est nos fameuses sacoches qui nous rendent larges comme un éléphant. Le fossé est bien raide. Notre bon maître nous aide et s’en va sur le chemin avec nos sacoches, puis il vient nous chercher l’un après l’autre. Notre guide a peur pour nous, c’est normal, il y a un espèce de câble pour les humains. Mais nous n’avons pas peur de quelques pierriers et d’un fossé, Nous n’avons pas le vertige, nous les ânes ! Vous auriez dû voir l’expression de notre maîtresse quand elle a vu où on était passé : de la stupeur et de l’étonnement. Et oui, on passe partout, il ne faut pas nous sous estimer. Mais je crois que mon maître a eu un peu peur lui aussi, mais il ne le montre pas. »

Apollon : « Et voici que le lendemain, nos chers humains remettent ça. Cette fois, c’est une grande forêt. Mon ânière préférée m’attache à une racine, son mâle enlève les sacs à Basil et ils partent tous en me laissant tout seul. Je ne suis pas d’accord et tire sur ma longe. Une fois, j’ai vu Basil tiré tellement qu’il a réussi à casser sa longe. Elle finit par lâcher, la racine, pas la longe et je vais les rejoindre. Ces humains ne sont pas si bêtes de m’avoir attaché : il y a un arbre qui me barre le chemin et me pousse dans le ravin. Je glisse en essayant d’éviter les arbres, tant et si bien que je perds mes sacoches dans la glissade. Mon bât se déséquilibre et se retrouve sont mes entrailles. Je ne vois plus le chemin, ni mes comparses. Je suis coincé contre un arbre et j’attends longtemps avant que mon maître daigne venir me chercher. Je les entends qui m’appelle et je leur réponds plusieurs fois. M’entendent-ils ? »

Basil : «  Les humains ont l’air horrifiés. Ils ne savent pas où est mon copain. Et je ne le vois plus. Que font-ils ? Nous partons sans lui ! Je résiste un peu, et puis je cède. En plus, je les entends téléphoner à l’aide, je crois qu’ils parlent des grands-parents du p’tiou. On marche un bon moment, puis le chemin revient en lacet sur le contrebas où on a perdu Apollon. Et là, je l’entends qui m’appelle et je lui répond, il est vivant ! Olivier part à sa recherche. Je suis un peu nerveux, Sonia me calme, mais je sens qu’elle est nerveuse aussi et inquiète. Le petit gars parle des sacoches qui ont dû tomber et glisser jusque dans le Lac d’Annecy. Il a beaucoup d’imagination ce petit bonhomme. Après un bon moment d’attente (c’est toujours long d’attendre, surtout quand on est attaché serré avec presque rien pour brouter), j’entends Apollon braire au loin, et les voilà qui arrive, entier. C’est la fête. Peu après, arrivent les aïeux. La grand-mère prend le gamin par la main et ils descendent le chemin. Le grand-père, mon bon maître et la fillotte nous prennent et on remontent tous le chemin. Ils nous laissent au bord du sentier et continuent seuls. »

Olivier, pas l’âne, le mari : «  Voilà, c’est là qu’est tombé Apollon, quelle folie, c’est hyper raide. Les sacoches doivent être juste un peu plus bas. On va descendre par le pierrier juste à côté pour aller les chercher. Martial, ça va aller ? Mais non, Sonia ne t’inquiète pas, reste en haut pour nous guider, c’est une promenade de santé. Tu vois la première sacoche Martial ? Ok, on va les remonter à la main. Ho hisse ! Super. Maintenant, on va les porter ensemble jusqu’aux ânes. OK, on va rejoindre Giselle et Eliot qui doivent être au camping car »

Comments (1)

  1. 16 h 11 min, 14 mai 2011Stefanie et Benoît  / Répondre

    Chers amis,
    Merci pour toutes ces nouvelles! Quelles aventures… Heureusement que tout s’est bien terminé pour tout le monde, ânes (et bagages) y compris.
    C’est sympa d’avoir un aperçu de ce que sont vos journées et d’avoir toutes ces belles photos qui nous font participer un peu et de loin à votre si belle aventure.
    Nous vous souhaitons tout de bon pour la suite! Gros becs.
    Stefanie et Benoît

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