Les aléas du chemin

Basil : « Peuchère, mes amis, quel chemin. Et quel détour. Avant une bourgade (St André-Cap-Cèze), mon bougre de compagn’âne nous oblige tous à faire demi-tour. Il ne veut pas passer un endroit entre deux rochers. D’accord, il est un peu étroit, mais moi, je l’ai passé facilement. Lui, Apollon, on dirait qu’il patauge dans le yaourt, ses sabots glissent  et il panique. Heureusement, la maman a vite pu descendre le gamin, car ça bougeait plus que dans un manège. Il devait pas aimer ça, car il hurlait. Mais je crois pas qu’il n’a eu du mal.

Même débâté, Apollon ne veut pas passer. C’est un bourricot de la plaine, pas de la montagne. Bon, c’est lui qui porte le petit, je vais pas m’en plaindre. Et voilà, que nos maîtres nous font faire demi-tour. Je les entends parler et comprends quelques mots comme : « passage difficile plus loin, prudence, débâter à nouveau, attention. » Bon, c’est vrai que le chemin plus bas est meilleur. Mais leur panneau qui signale ce chemin, les gens auraient pu le mettre à la bifurcation, pas après le passage difficile. Paroles d’ânes »

Apollon : «  Moi, je veux vous parler d’une journée de goudron, sacrebleu et quelle montée. A une croisée, nos maîtres parlent de raccourcis par la route. Bon, jusque là, pourquoi pas. Mais les 2-3 km de routes durent en fait plus d’1h30 de marche, sur du goudron, sous le soleil et en montée. Bon, heureusement, le gamin fait la sieste chez son père. Vous savez, nous les ânes, nous connaissons aussi la loi de Murphis. Quand tout va mal, tout va encore plus mal. Car en fait de raccourcis, c’est un détour. C’est à une croisée de route que nos maîtres décident enfin de nous laisser brouter un peu à l’ombre d’un cerisier. Quel festin pendant qu’ils essayent de savoir où nous sommes.

Nous les ânes, nous ne sommes jamais perdus, tant qu’il y a de l’herbe bien tendre. J’entends dire que le GPS est en panne, que l’humain ne trouve pas les piles rechargées et qu’en plus cette route que nous avons pris ne figure pas sur la carte du guide. Cette nouvelle route qu’ils disent, un gars du village dit qu’elle a 20 ou 30 ans! Il pourrait au moins mettre des cartes récentes dans les guides pour éviter aux âniers de faire des âneries en prenant des raccourcies. Car en plus, ils nous font faire à nouveau 2 km pour rejoindre le « vrai » chemin. Quelle journée mes ânis. »

Basil : « Nos bourreaux sont redevenus des âniers digne de ce nom. Ils nous ont enfin remis un parc où l’on peut se promener un peu. Bon, vous me direz que l’on se promène toute la journée et vous avez raison. Mais un peu plus d’espace pour se rouler et se reposer nous fait du bien. Ils ont laissé les chaînes aux Romains. Par contre, ils nous ont mis de l’électricité, quelle affaire cette histoire, pas drôle pour nos museaux si sensibles. »

Apollon : « Nous avons fait une bonne farce à notre maître. Il était venu pour nous déplacer le parc et nous donner plus d’herbes. Mais cette ouverture du parc, c’était tellement tentant. Alors quand mon comparse a pris ses pattes à son cou, je me suis empressé de le suivre. Notre Olivier essaye de nous rattraper, mais il devra faire 3 fois le tour du camping pour nous choper. Et même que pour sa fierté, c’est la petiote qui nous a attraper. Bon, on s’est bien défoulé et tous les gens sortaient de leur cabane en dure ou en toile pour nous voir passer. Quelle popularité ! »

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